En France, le Président de la République a annoncé, dimanche 9 juin au soir, la dissolution de l’Assemblée nationale, suite au score réalisé par le parti Rassemblement National.
Ce faisant, les mandats des députés actuels sont suspendus et l'Assemblée nationale est fermée jusqu’aux prochaines élections législatives. Ces élections se tiendront les 30 juin et 7 juillet prochains, car une dissolution entraîne une fenêtre de 20 à 40 jours maximum après la date d’annonce (la date la plus courte -30juin- a été retenue). Le Sénat, quant à lui, n’est pas impacté par la dissolution, il n’assurera plus ses travaux en séance publique pendant cette période mais reste à la disposition d’une convocation du gouvernement car il continue « d’assurer constitutionnellement la permanence de la représentation nationale ».
La dissolution de l’Assemblée nationale entraîne donc l’arrêt des projets de lois en cours. Il appartiendra au nouveau gouvernement de remettre les dossiers au bureau de l’Assemblée.
Comme il n’existe pas de limite de mandat pour un député, les députés sortants peuvent se lancer à nouveau dans une campagne, et ce dès le 10 juin.
Contrairement aux élections européennes à un tour et à la proportionnelle (20% de votes = 20 sièges), les élections législatives sont à deux tours et à la majorité.
Les déclarations de candidatures sont reçues entre mercredi 12 juin et dimanche 16 juin.
En attendant, le Conseil d’Etat borne les compétences du gouvernement à la gestion des affaires courantes, c'est-à-dire celles qui sont indispensables au fonctionnement du service public. Les sujets qui demandent un budget conséquent sont suspendus.
Ces nouvelles élections verront soit le parti présidentiel en majorité à l’Assemblée nationale, soit une cohabitation avec une majorité de l’opposition jusqu’en 2027, date de fin de mandat du Président de la République.
Mercredi 12 juin, les partis de gauche se sont accordés pour créer une alliance pour faire barrage à l’extrême droite, qui porte le nom de « Nouveau Front Populaire ». Ainsi, les partis se sont entendus pour se répartir les circonscriptions en tenant compte des résultats des européennes qui ont favorisé le PS-Place Publique.
Le principe de candidature unique a aussi été discuté et accepté par les différents partis. Il leur reste maintenant à se décider sur l’attribution des circonscriptions par candidat ainsi que sur un programme commun.
Alors que le président des LR, Eric Ciotti, a annoncé qu’il souhaitait faire une alliance avec le RN, une réunion s’est tenue entre les membres de son parti pour discuter de l’expulsion de leur président dont ils désavouent la prise de position. Les responsables des Républicains ont exclu Eric Ciotti mais ce dernier conteste cette décision.
Emmanuel Macron a dénoncé durant une conférence de presse ces alliances qu’il trouve « contre-nature aux deux extrêmes, (entre des partenaires) qui ne sont d’accord sur à peu près rien, sinon les postes à partager, et qui ne seront pas en capacité d’appliquer un quelconque programme. »
Côté extrême-droite, le président de Reconquête, Eric Zemmour a réagi aux propos de Marion Maréchal, sa tête de liste pour les européennes, qui a appelé à voter pour les candidats du RN aux législatives en disant que « présenter des candidats de Reconquête dans les circonscriptions législatives, c’est prendre le risque infini de faire gagner des députés macronistes ou d’extrême-gauche ». Il a annoncé l’exclusion de cette dernière le 12 juin qui était accompagnée de trois autres membres, et il a ajouté qu’ « ils devraient remettre leur mandat, ils sont quatre députés européens qui trahissent tous nos militants 48 heures après. »