La Société des Nations : Une tentative pionnière de paix collectiveLa Société des Nations (SDN), créée en 1920 à la suite de la Première Guerre mondiale, fut la première organisation internationale à vocation universelle ayant pour objectif principal le maintien de la paix et de la sécurité collective. Conçue dans l'espoir d'éviter un nouveau conflit mondial, elle représente une étape cruciale dans l'évolution de la coopération internationale, bien que son histoire soit marquée par des succès et des échecs.
Contexte et fondationLa Première Guerre mondiale, par son ampleur et sa brutalité, a profondément marqué les esprits et a fait naître un désir ardent de paix durable. Le président américain Woodrow Wilson fut un fervent promoteur de l'idée d'une organisation internationale capable de régler les différends entre les nations par la négociation et l'arbitrage, plutôt que par la guerre. Son discours des « Quatorze Points », prononcé en 1918, posa les bases de la future Société des Nations. Le Pacte de la SDN fut intégré au traité de Versailles, signé en 1919, et l'organisation vit officiellement le jour le 10 janvier 1920, avec son siège à Genève.
Objectifs et structureL'objectif principal de la Société des Nations était de « développer la coopération entre les nations et de garantir la paix et la sécurité ». Pour atteindre cet objectif, elle s'était dotée d'une structure comprenant :
- L'Assemblée : Composée de tous les États membres, elle se réunissait une fois par an et avait un rôle consultatif.
- Le Conseil : Organe exécutif restreint, composé de membres permanents (initialement le Royaume-Uni, la France, l'Italie et le Japon) et de membres non permanents élus par l'Assemblée. Il était chargé de régler les différends et de prendre des mesures en cas de menace contre la paix.
- Le Secrétariat : Organe administratif basé à Genève, chargé du fonctionnement quotidien de l'organisation.
La SDN s'engageait à promouvoir le désarmement, à régler les différends par des moyens pacifiques (arbitrage, médiation), à garantir la sécurité collective en considérant une agression contre un membre comme une agression contre tous, et à encourager la coopération internationale dans les domaines économique, social et humanitaire.