Le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) : Un acteur régional complexe au cœur des enjeux géopolitiques
Le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) est une organisation régionale qui regroupe six monarchies arabes du Golfe Persique : l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis (EAU), le Koweït, Oman et le Qatar. Fondé en 1981 à Riyad, son objectif principal était de renforcer la coopération et l'intégration entre les États membres face aux défis régionaux, notamment la révolution iranienne et la guerre Iran-Irak. Plus de quarante ans plus tard, le CCG demeure un acteur important, bien que confronté à des tensions internes et des enjeux géopolitiques complexes.
Objectifs et structures du CCG
La charte du CCG met l'accent sur la coordination et l'intégration dans divers domaines : économique, politique, militaire, sécuritaire, social et culturel. Ses principaux organes sont le Conseil Suprême, autorité suprême composée des chefs d'État des pays membres, qui se réunit une fois par an ; le Conseil des Ministres, composé des ministres des Affaires étrangères ou d'autres ministres, qui prépare les réunions du Conseil Suprême et met en œuvre ses décisions, et le Secrétariat Général, organe administratif basé à Riyad, chargé de la mise en œuvre des politiques du CCG.
Réalisations et limites du CCG
Le CCG a connu des succès notables, notamment dans la création d'un marché commun, la coordination des politiques économiques et la mise en place d'une force militaire conjointe, la « Force du Bouclier de la Péninsule ». Cependant, des limites et des défis persistent. Des désaccords entre les États membres, notamment entre l'Arabie saoudite et le Qatar (crise diplomatique de 2017-2021), ont mis à mal l'unité du CCG. Les économies des pays du CCG restent fortement dépendantes des exportations de pétrole et de gaz, ce qui les rend vulnérables aux fluctuations des prix. La région du Golfe est marquée par des tensions géopolitiques, notamment les rivalités entre l'Iran et l'Arabie saoudite, la menace terroriste et les conflits régionaux (Yémen, notamment). Enfin, les pays du CCG sont régulièrement critiqués pour leur bilan en matière de droits humains, notamment concernant la liberté d'expression, les droits des femmes et le traitement des travailleurs étrangers.